Hubert Bouchet
Mars 2018

La Durabilité valeur durable

Rare destin pour un mot que d’avoir une existence avant d’avoir un sens !

Cette maxime s’applique parfaitement aux termes  durable  et durabilité. Comme d’autres, ces mots sont en embuscade et permettent des lectures de la réalité sur un spectre infini. Leur plurivocité permet à chacun de leur faire dire ce qu’il veut.

Plus que d’autres, l’activité agricole ne cesse d’attirer l’attention sur sa durabilité. Il en va notamment ainsi parce qu’elle est le siège d’un chambardement perpétuel déclenché par la révolution agricole survenue au cours du vingtième siècle. Cette révolution a sonné le glas de l’ordre éternel des champs.

C’est ainsi que, différemment, toutes les pratiques professionnelles sont en métamorphose causée par la modification ininterrompue de l’état de l’art. 

Parmi d’autres, les questions de l’énergie, de l’eau et de la santé des sols sont devenues cruciales parce que les pratiques contemporaines en ont affecté les usages. Elles sont au cœur de la durabilité. L’étude qui en est réalisée dans les pages qui précèdent éclaire la réalité à l’aune du regard contemporain.  Elles attestent  que la durabilité est bien au cœur des préoccupations  des acteurs de la filière agricole

Cela ne suffit pas à faire pièce à la  croyance selon laquelle  le produit naturel serait toujours de qualité supérieure aux  produits dont les techniques modernes ont facilité la production. Un raccourci facile relevant aussi de la croyance, et non de la science, instille l’idée que la productivité est l’ennemie irréductible de la durabilité.

Or ce sont ces techniques qui ont permis d’accroître la productivité sans laquelle notre sécurité alimentaire ne serait pas assurée. Le temps n’est plus ou leur déploiement se faisait sans contrôle. Désormais, le principe de précaution est devenu le bras armé de la société civile. Il a causé la montée en puissance des exigences des consommateurs.

Outre notre sécurité alimentaire, les pratiques productives contemporaines ont  permis la production d’excédents qui contribuent au commerce extérieur. Cette contribution résulte elle-même de l’excellence appliquée une des vocations historiques reconnues à la France.