La nourriture des hommes a toujours été en France une préoccupation majeure.

Les disettes ont jalonné notre histoire provoquant de grandes épidémies suite à l'affaiblissement des organismes et de grands bouleversements politiques comme la Révolution de 1789. Jusqu'au XIX ème siècle, chaque fois que la population de la France dépassait le seuil de 40 habitants au km2, la famine survenait.

 

Le XXème siècle a connu une évolution considérable de la production agricole.

L'embellie du début du siècle a été anéantie par deux guerres mondiales.
    A partir du milieu du XXème siècle, l'essor considérable des techniques agricoles a permis à la France de passer d'une situation déficitaire chronique à une situation exportatrice et ceci alors que la densité de population a dépassé 120 habitants au km2.

Rappelons quelques chiffres :
      • En 1975, un hectare nourissait dans le monde 3 personnes, demain en 2020 ce même hectare devra nourrir 8 personnes.
      • En 1960, il fallait environ 8 heures de SMIC pour se payer un kg de viande (jambon ou steack), en 1990, il en fallait moins de deux.
De la même manière le beurre, les pâtes ou le pain ont vu leur prix d'achat divisé par un facteur de 5 à 10.

Cela a permis de faire passer le coût de l'alimentation dans les ménages de 35% en 1970 à moins de 14% actuellement.
Dans le même temps la part des dépenses de services et de loisirs est passée de 34% à plus de 50%.

Globalement aujourd'hui, un agriculteur français nourrit 60 personnes  alors qu'en 1960, il nourrissait 15 personnes pour deux fois plus cher.

Cette évolution s'est faite sans que l'opinion publique s'occupe vraiment des bouleversements et sociologiques qui s'opéraient dans nos campagnes:

  • Une diminution considérable du nombre des agriculteurs (2 millions en 1960 et 500 000 aujourd'hui) au bénéfice de l'industrie en plein développement dans la période 1950-1980.
     
  • La mise en œuvre de techniques de fertilisation et de défense des cultures issues de la Recherche Agronomique permettant l'intensification des productions.

Pendant ce temps la société devenait essentiellement urbaine et oubliait les soucis de nourriture quotidienne.

Aujourd'hui, nos concitoyens veulent, à juste titre, tout savoir, tout comprendre et se faire une opinion sur la manière dont est produit ce qui arrive dans leurs assiettes.

Malheureusement, ils sont informés par des auteurs relayés par les média qui trop souvent s'adressent davantage à l'émotion qu'à la raison.
La dénonciation de supposés scandales est plus vendeur qu'un exposé serein des réalités.